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C'est le premier livre que je lisais de Beigbeder et au vu de la critique ambiante, ce livre ne m'inspirait pas trop...
Au final, c'était un peu mieux que ce que je ne le pensais, même si ce livre ne restera pas pour moi dans les annales. On peut retenir 4 mots-clés pour ce récit: sexe, drogue, violence et jolies jeunes filles, qui en font une histoire que l'on pourrait qualifier de trash. Le bon côté de la chose c'est que Beigbeder, en profite pour faire une critique acerbe du monde de la mode et de la publicité. C'est un récit qui fait froid dans le dos quand on pense à toutes ces jeunes adolescentes, qui sont recrutées dans le seul but de satisfaire notre société de consommation et de tentation.
Mais voilà le récit tombe un peu plat, trop manichéen à mon goût, avec une fin un peu trop facile.
Dommage!
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Modiano se reconnaît à ses titres: ils fleurent bon Paris et la nostalgie, ses deux cartes de visite. La ronde de nuit; La place de l'Etoile; Les boulevards de ceinture; Quartier perdu; Une jeunesse; Dimanches d'Août; Voyage de noces...
Le dernier opus a, lui aussi, un titre qui est tout un programme à lui seul: Dans le café de la jeunesse perdue figure très joliment sur la couverture coquille d'oeuf de Gallimard. Moi, je l'aurais plutôt intitulé Dans le brouillard du talent perdu. Il refleterait ainsi on ne peut mieux ce que j'ai ressenti en refermant ce livre.
Modiano, c'est comme Mozart. Il a une patte reconnaissable. Mais Mozart, lui, est mort avant d'écrire l'oeuvre de trop.Dans le café de la jeunesse perdue est de celle là, hélas. Modiano fait du Modiano, il se pastiche, se caricature, se moque de lui même. Tous les poncifs modianesques y sont ressassés sans conviction: l'errance, les quartiers de Paris, les zones d'ombre des individus, le 36-04 Auteuil, tout y est. C'est cousu de fil blanc, amené comme un cheveu sur la soupe et...Mais qu'est ce qui lui a pris, à Modiano? Ou est celui que j'aimais, qui m'avait fait rêver dans Une jeunesse ou dans Voyage de noces ? Il avait besoin d'un à-valoir pour payer ses impôts ou quoi? Allez, je range cet ouvrage indigne du grand écrivain qu'il est au fond de ma bibli et tandis que la poussière le rendra aux oubliettes, j'attendrai le prochain avec espoir...
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Khaled Hosseini est un auteur qui me tracasse. J'ai lu les Cerfs Volants de Kaboul, je viens d'achever Mille soleils splendides. Et là encore, je suis partagée.
Ce serait facile de le critiquer, de moquer son style plat, la construction naïve de ses récits qui donnent parfois dans le Marc Levy ou le Douglas Kennedy. C'est vrai qu'il a tendance à forcer la dose de Kleenex, qu'il y a des paragraphes d'une niaiserie absolue et que les deux bouquins sont formatés pour une adaptation made in Hollywwod, sans besoin d'un scénariste...C'est vrai, dans les livres de Hosseini, il y a tout celà.
Mais il y a un homme qui aime son pays, l'Afghanistan. Et qui sait nous la décrire et nous la faire revivre, telle qu'elle était avant que les talibans ne la défigurent. Il y a des personnages attachants, même si ils se noient parfois dans la guimauve.
Celà suffit à en faire un livre. Est ce de la littérature, pour autant? Sûrement pas. Mais en tout cas, une idée de cadeau pour la belle soeur qui ne lit qu'une fois par an...votre commentaire
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Voici un autre livre de la rentrée littéraire. J'aime assez le format allongé du livre, cela lui donne une certaine élégance, renforcée par la sobriété de la couverture.
Ce livre retrace l'histoire d'une femme et de son amour pour un cheval Zascandyl. Nous les suivons depuis leur prime jeunesse : nous assistons à leur première rencontre, à leur acceptation mutuelle, et observons comment ils grandissent ensemble. C'est une relation très forte qui se crée entre eux et qui les mènera loin sur les chemins de la compétition, jusqu'à ce que tout bascule pour elle. Un accident est si vite arrivé, la voici estropiée, ne pouvant plus marcher sans aide, ne pouvant plus remonter à cheval. Et lorsque son seul soutien, s'envole vers le paradis des chevaux elle se retrouve seule avec votre douleur. Mais il lui faut se reconstruire, aller de l'avant, et un jour, peut-être, revenir à la vie, la vraie.
L'auteur a choisi d'intégrer à chaque chapitre des anecdotes historiques ou légendaires, qui unissent de façon très forte un humain à son cheval. Ce, afin de mieux mettre en lumière la relation si intense de la jeune femme et de Zascandyl. L'idée est assez bien trouvée et est très instructive.
Ce texte est avant tout, une ode aux équidés, et il touchera principalement tous les fous de chevaux et d'équitation. N'ayant pas cet amour inconditionnel pour les chevaux, je suis restée assez insensible à cette relation qui je ne comprends pas vraiment. Mais si vous aimez votre cheval plus que tout, ce livre est pour vous !
La plume de l'auteur est belle et se lit bien, mais j'avoue avoir été ravie de refermer le livre, car personnellement, cette histoire ne m'a rien apportée.votre commentaire
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D'accord, ce n'est pas un bouquin bien récent. Mais il figure parmi ce qui se fait de mieux. Pourtant, je ne suis pas une inconditionelle de Capote. Son "De sang-froid" m'avait ennuyé à périr. En revanche, celui-là, quel délice!
Parce que tout y est: d'abord, il y a les personnages. L'héroïne, bien sûr. L'insaisissable et excentrique Holly Golightly, véritable animal sauvage, comme elle se décrit elle-même: "On ne peut pas s'attacher à une bête sauvage. Plus vous le faites et plus elle reprend des forces jusqu'à qu'elle en ait assez pour retourner dans les bois ou grimper à un arbre, puis à un arbre plus haut, et finalement c'est le ciel". Autpur de cette tornade gravitent des éléments calmes (le narrateur) et une faune interlope, celle des milieux fêtards, équivoques et très superficiels de la nuit new-yorkaise.
Le récit, écrit à la première personne, est vivant, drôle, truffé des commentaires acides de cette langue de vipère qu'était Capote. Qui donc a bien pu lui servir de modèle dans sa description de Rusty Trawler, le milliardaire homo refoulé? "C'était un enfant d'une cinquantaine d'années qui n'avait jamais éliminé sa graisse de bébé, bien qu'un tailleur de génie eut à peu près réussi à camoufler un derrière rebondi qui appelait les fessées".Le talent de Capote, c'est aussi de savoir camper une ambiance, un personnage, en quelques coups de pinceau: " La pièce dans laquelle nous nous tenions debout parce qu'elle ne comportait rien pour s'asseoir donnait l'impression que l'on venait tout juste d'y emménager. On s'attendait à y respirer une odeur de peinture fraîche. Des valises et des caisses d'emballage vides en constituaient le seul mobilier. Les caisses servaient de table, l'une pour préparer les martinis, l'autre pour une lampe, un tourne-disque portatif, un téléphone, le chat écaille de Holly et uen coupe de roses jaunes."
En fait, tout le charme du roman tient en ces quelques lignes. Une ambiance de bohème, de lendemain incertain, sans rien de glauque, bien au contraire. Les pointes de tristesse sont soigneusement habillées d'ironie, c'est tout l'art de Capote. A lire dans modération.
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