• Dans Rendez-vous manqué, l’univers de Dorothy s’effondre de toute part quand ses parents l’envoient de force passer l’été chez sa tante. Échouée sur l’île ennuyeuse de Tinos, elle pense que son été sera insipide et monotone, mais tout cela changera lorsqu’elle fera la rencontre de Yannis, un beau et séduisant grec.
     
     
    Même si cette première partie était légèrement prévisible, celle-ci fut quand même un beau coup de cœur. La plume d’Alyson Noël est fluide est voyageuse, nous expédiant chaleureusement sous le soleil grec et nous présentant un style épistolaire moderne. Pour être franc, j’ai eu énormément de mal à m’imprégner de ce format contemporain, surtout à cause de l’utilisation du langage sms, mais l’intrigue en elle-même est charmante. En outre, l’évolution de la personnalité de Dorothy est également sublime à contempler. Au départ, elle nous est dépeinte comme une jeune fille capricieuse, mais au fur et à mesure que les pages tournent, elle devient déterminée et attachante. 
     
     
    Dans Une fille qui fait des vagues, la nouvelle vie d’Anne à Laguna Beach est plus une condamnation à mort que des vacances car tout est l’exact opposé de qu’elle avait au Connecticut. Après s’être fait de nouveaux amis, elle décide quand même de laisser une chance à la Californie, mais elle risque bel et bien de faire quelques vagues.
     
     
     
    Quant à la deuxième partie de ce recueil, j’ai été moins emballé que la précédente. La plume de l’auteure est toujours aussi fluide et voyageuse, mais elle nous projette cette fois-ci dans une intrigue rythmée par l’univers du surf. Constituée de courts chapitres, alternant successivement les divers points de vue des narrateurs, cette deuxième partie n’est pas propice à l’attachement des personnages, mais elle reste quand même une lecture très plaisante. Enfin, le point culminant de cette intrigue a été largement bâclé, nous laissant un peu sur notre faim…
     
    Conclusion, L’été où ma vie a changé est une parfaite lecture estivale et infiniment proche du coup de cœur ! Tout en étant allongé dans un transat sur ma terrasse, l’auteure a réussi à me faire voyager sur deux continents différents en l’espace de quelques heures seulement. Sachez que chaque partie présente dans ce recueil peut se lire indépendamment car elles sont distinctes l’une de l’autre, mais possèdent toutes les deux le thème de l’été. Pour finir, j’aimerais vous poser une petite question : qu’est-ce que l’été signifie pour vous ?

  • Tout ce qui fait à la fois l’intérêt et le bémol du roman est en effet contenu dans son concept : en prenant le parti pris de la succession de monologues intérieurs sur plus de la moitié, Alice Ferney s’est limitée elle-même, ce qui me paraît regrettable. Au long de cinq cent trente pages elle s’adonne à une construction alambiquée qui n’est pas dans ses habitudes – et qui manifestement n’est pas son truc. De la manière dont les monologues sont agencés (rien à voir avec le livre de Huston évoqué en début de semaine, ni avec Faulkner pour le coup !) ils revêtent un aspect maniéré, artificiel…
     
    Cette construction, on l'a déjà vue ailleurs. Ce n'est pas comme si on lisait de la littérature expérimentale non plus : c'est une idée casse-gueule que celles des monologues, tout le monde le sait, et Alice Ferney (je l'adore en plus ! je vous jure que j'en suis le premier désolé) a réussi a faire tous les trucs qu'il ne faut pas faire dans ce genre de dispositif. Trop courts (deux pages grand maximum, la plupart du temps une seule), ses monologues empêchent d’entrer vraiment dans le texte, mettent des barrières entre les personnages et le lecteur. Ce qui aurait à la rigueur pu fonctionner sur trois cent pages devient agaçant sur cinq cent : on l’a impression désagréable d’un empilement, chaque monologue venant effacer le précédent (surtout en considérant que, si certains contiennent quelques fulgurances poétiques propres à l’auteure, un bon nombre se révèle totalement inutile à une intrigue qui de toute façon n’existe pas). On saute de l’un à l’autre, et on le fait trop souvent sur une trop longue durée. C’est tout le paradoxe de la chose : « Les autres » ne propose pas un monologue qui ne soit trop court, mais au final le roman en lui-même semble trop long !
     
    Il y a des livres dans lesquels ça n’aurait que peu d’importance ; ce n’est pas le cas de celui-ci. Même quand on est un écrivain brillant, même lorsqu’on s’appelle Alice Ferney, il est quasiment impossible de donner du corps à un personnage X ou Y qui s’exprime sur un paragraphe de trois lignes toutes les vingt pages. Résultat : j'ai terminé le livre à trois heures la nuit dernière, et hormis Moussia et Niels j'ai déjà oublié les noms de tous les personnages. Et lorsque que l'auteure se réveille, rompt avec ses monologues et reprend la main, c'est trop tard et c'est même pire : on a la sensation qu'elle rapièce ! qu'elle compense, et franchement un livre moitié monologue - moitié narratif c'est encore plus bancal !
     
    Et le lecteur (votre serviteur, le cas échéant), de se retrouver bien embêté de voir des questions qui le touchent profondément soulevées par des personnages qui l’indiffèrent. Car c’est un problème insoluble : les personnages n’ont aucune crédibilité. Pas la moindre. Comme il n’y a qu’eux et pas de narrateur, c’est assez problématique ! Arrivé à la moitié, je me suis mis à lire ce roman (qui franchement n’a pas grand chose d’un roman, soit dit en passant, il faudra tout de même qu’un jour on évoque la définition du mot dans ces pages : il y a marqué « roman » sous le titre mais ce pourrait être marqué « théâtre », ça ne choquerait personne) moins par intérêt que pour passer le temps. J’ai lu, et entendu les pensées de personnages à la fois très profonds dans leurs interrogations et plutôt dépourvus de relief dans leur manière de se les poser…mais c’est normal : ils sont plus des stéréotypes que des personnages. Ils obéissent à la mécanique du livre plus qu’à une mécanique humaine, et il n’est d’ailleurs pas idiot de considérer qu’ils ressemblent beaucoup plus à des personnages de théâtre (justement) qu’à des personnages de roman : ce sont des figures, impossibles à psychologiser et auxquelles on ne peut par conséquent pas s’attacher. Parce que la construction du livre a creusé un fossé entre eux et le lecteur, exactement comme la scène sépare le personnage d’une pièce du spectateur. D’ailleurs à tout prendre, je suis presque sûr que ce texte gagnerait réellement à être mis en scène – ainsi les caractères gagneraient-ils une épaisseur que seule l’interprétation théâtrale peut parfois offrir.
     
    Au final, j’ai ressenti à la fois de l’intérêt, de la déception et même : de la tristesse. Il y a bien plus triste qu’un livre nul ; il y a tous les livres qui auraient dû être brillants et qui se retrouvent ratés.
     
    Les autres (Alice Ferney, France, 2006)

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     Nick l'Américain décide de voyager pour oublier quelque temps la vie sans intérêt qu'il mène dans son pays. Il choisit l'Australie, terre lointaine et fascinante. Mal lui en a pris puisqu'une histoire normalement sans lendemain l'entraîne au fin fond de l'Australie. Et le voilà pris au piège d'une communauté plus ou moins hippie; un vrai traquenard plutôt angoissant.

     

     

    N'allons pas plus loin, je risquerais de trop en dire et le roman en perdrait tout intérêt. Surtout que, contrairement à beaucoup de lecteurs de la blogoboule, j'ai été fort déçue par ce soi-disant thriller à suspense. J'ai trouvé les personnages, Nick mais aussi les Australiens, trop caricaturaux pour être honnêtes. Je sais bien que l'Australie est au bout du monde et que certains coins sont inexplorés mais à ce point, non, je n'ai pas pu y croire. Le suspense, ouais bof, même si je ne pouvais prévoir la fin dans le détail, je ne pouvais que deviner que Nick allait s'en sortir ou pas (je n'aime pas dévoiler la fin). Et puis cette ignoble traduction m'a gâché mon plaisir c'est certain. Je vous en livre un extrait, page 159: "On passe sa vie à se faire accroire que le travail qu'on s'appuie a une finalité supérieure-un but qui va bien au-delà du simple besoin de s'assurer le vivre er le couvert". Alors moi je veux bien, mais je conseillerais fortement à Mme la traductrice de changer de logiciel ou d'apprendre l'anglais, ça s'impose...   

    A noter que Monsieur l'a lu car en panne de lecture pendant nos vacances australiennes et il n'a pas aimé non plus, mais a été moins choqué que moi par ces erreurs grossières qui n'ont rien à voir avec des coquilles. C'est mon 2ème roman de Kennedy et j'en ai un autre qui m'attend; il attendra d'ailleurs encore un peu car cet auteur ne me passionne pas du tout.


  • Il s'agit d'un recueil de 13 nouvelles. On y découvre des Indiens arrivés aux États-Unis , avec leur culture , leur bagages de croyances ou rituels.
    Dans ces 13 nouvelles on retrouve souvent le thème du couple des relations extra-conjugales.

     

    On trouve les thèmes des relations familiale notamment celle parents-enfants dans la deuxième nouvelle Pour toucher un arc en ciel, des parents qui comptent prendre un peu de temps pour penser à eux.

    La troisième nouvelle est en fait un conte, Le conte de la sorcière. Une jeune fille reçoit 3 boules noires possédant un pouvoir magique à une condition ne jamais dire "Je t'aime.."

    Le cœur d'une relative exprime la solitude des personnes âgées dans notre société, ainsi que Le conte de Thanskgiving, une vieille femme seule.
    L'histoire d'un mariage arrangé , dans Sous le signe de mercure, une maman qui perd sont fils, Une prière pour Sax.

    Vous l'aurez compris ce livre regroupe une série de nouvelles imprégnées de la culture Indienne , le karma, les croyances, les relations humaine, le destin. L'écriture est parfois un peu franche et peu déboussolée. Mais Anita Nair arrive a nous transporter dans un univers féérique, magique dans lequel il ne vaut mieux pas chercher à maîtriser notre destin.


  • Un homme tombe. Il livre ses pensées tout au long de cette chute. Il ne sait s’il tombe dans un tube, dans un tuyau ou dans un trou, il sait juste qu’il tombe.

    Avec une intensité rare et une imagination sans faille, le lecteur tombe avec lui, notre chute s’accélère, nous pensons aux mêmes choses que lui et tombons encore, sans être arrêté. Peut-être la chute sera-t-elle stoppée par un matelas ou un sol dur. Auquel cas, cette deuxième proposition serait la meilleure, sans quoi sur un matelas il devrait se laisser mourir de faim. Il n’y a pas à manger dans ce trou ou ce tube. Il y a juste le poids de son corps et le vide, le noir autour de lui, et de quoi réfléchir à ce qu’a été sa vie avant d’entrer dans ce trou. Et pourquoi y est-il entré ? Même à ça, il n’y avait pas pensé. Sans regrets aucun, car le tombeur sait qu’il ne peut pas faire marche arrière. Il s’interroge seulement sur les raisons qui l’ont poussé à se laisser tomber dans ce trou sans fin. Les raisons qu’il a eu de vouloir quitter la surface du monde. Il donne l’impression au lecteur d’être devant un témoignage d’Expérience de Mort Imminente, ces histoires de couloir et de lumière blanche. Dans ce cas contraire pourtant, le narrateur ne fait pas l’expérience de la mort. Seulement de la chute. Il sait qu’il a quitté le monde des vivants, mais il n’entre pas non plus dans le monde des morts. C’est là toute l’ambiguïté de cette chute. Et toute l’ambiguïté de ce très court roman.

    Rengaine m’a happé avec lui dans son puits et je ne m’en suis relevé à la fin qu’avec difficultés. Un roman très court, sans doute parce que si elles étaient répétées sur plus de 96 pages, la rengaine lasserait. Avec ce nombre suffisant de pages, comme une nouvelle un peu longue, ou une novella comme le disent nos chers amis américains, il n’en est rien. Le lecteur est fasciné dès le début par cette chute autant métaphysique que physique.

    Rengaines, de Julien Maret, éd. José Corti coll. « Domaine Français », parution le 1er septembre 2011, 14,50€





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