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    Vie et mort dans la Bible de Jean SOLER On retrouvera dans ce troisième et dernier volet de l’essai consacré « aux origines du Dieu unique », l’approche toute personnelle de Jean Soler, dégageant au scalpel les textes bibliques des retouches et repentirs successifs qui en ont souvent déformé le sens et fait oublier le contexte. Ce travail de restauration de Vie et mort dans la Bible, n’ajoute ni à l’exégèse existante ni aux travaux des théologiens.

    Il s’agit plutôt d’une lecture de raison qui allie analyse sémantique, socio-psychologie et histoire comparée autour de thèmes – pivots, ici le sang, le jeûne et le sacrifice. Le jeûne, symbole de mort pour une renaissance, de défaite pour une victoire et d’humiliation pour une glorification, est aussi un suicide par provocation ; une grève de la faim - tout le contraire d’un jeûne mystique : il met l’Eternel au pied du mur.

    Unissant les thèmes du sang et de la nourriture indispensable à la vie, le sacrifice est à la fois un rite de restitution et de rétablissement de l’ordre voulu par l’Eternel, et une mise en jeu du rapport don /contre-don qui existe entre le peuple et Dieu. Ceci n'est pas sans rappeler le guide initiatique qu'est le fameux livre des morts des anciens égyptiens ... On ne pourra nier la rigueur dans « la chasse aux citations tronquées » et l’utilité d’une lecture des textes bibliques restitués à eux-mêmes, dégagés des interprétations canoniques. Soler fait un travail de contre-idéologie en s’attaquant à un système de pensée fermé.

    Il met de l’air et de l’espace entre les éléments sur lesquels juifs et chrétiens ont fondé leur histoire, mais il sait s’arrêter avant que ses démonstrations ne se heurtent au mur infranchissable de la foi.

    Vie et mort dans la Bible de Jean SOLER de Fallois, 204 p., 22 € (Michel Rustant)


  • Cette lecture fut intense, j’ai tout simplement adoré, et je l’ai lu quasiment en une seule traite, durant les 800 kms du trajet qui me ramenait à là maison après ma semaine de vacances. Un coup de cœur, le premier de ce  mois de juillet !

    La mafia du chocolat, tome 1 de Gabrielle ZevinCe roman est une dystopie originale, il se passe sur la Terre à la fin 21ème siècle, donc dans un futur assez proche. Il n’est pas trop futuriste contrairement à beaucoup de dystopies. Il n’y a pas énormément de différences avec notre époque actuelle. Le monde est en pleine crise des ressources, il faut faire attention à l’eau, ou encore au papier qui sont devenues des denrées très rare. L’eau se paie au millilitre consommé. On économise un maximum, que ce soit la nourriture ou les vêtements. Le chocolat ou le café sont devenus interdit.Et bien sur comme au temps de la prohibition dans les années vingt, un marché parallèle et illégal s’est très vite installé.

    Le père de notre héroïne était considéré comme le parrain de ce marché parallèle, si il était respecté par certains, il était également la personne à éliminer pour d’autres réseaux concourents. Après une première tentative ratée qui à causer la mort de la mère d’Anya, et qui a laissé son frère aîné très diminué, son père est assassiné sous les yeux de cette dernière et de sa petite soeur, dans leur appartement. Depuis la fratrie vit avec leur grand-mère déjà très malade. C’est Anya qui assume et qui prend en charge son frère et sa soeur, un rôle très difficile pour la jeune fille.

    Ce livre est très agréable à lire, l’écriture de l’auteure est très fluide et surtout assez dynamique. Je ne me suis pas ennuyée une seule seconde. Complot, prise de pouvoir, contrebande sont les moteurs de ce roman jeunesse très original. Le problème de l’héritage familial est également assez fort. En effet Anya tente de fuir ce fardeau, elle se souvient de son père comme d’une personne  qui flirtait tout le temps avec l’illégalité, quitte à oublier que son père l’aimait avant tout et qu’il tentait de les protéger au maximum. Il est temps pour Anya de faire face à ses responsabilités si elle veut protéger les siens.

    Ce premier tome pose les bases d’une très bonne saga, j’ai vraiment hâte de découvrir la suite.

    Ce roman a été publié aux Editions Albin Michel en 2012.


  • Ce livre est un véritable coup de cœur. Il mêle très habilement : l’horreur, l’histoire et les intrigues policières. Suivez l’auteur et entrez dans le monde mystérieux de l’anatomie à la fin du Moyen Age, au début de la Renaissance… Puis prenez la machine à voyager dans le temps. RDV en 2010, un cadavre passablement mutilé vous attend. Maintenant, il faut découvrir quel est le lien entre ses époques et les cadavres… Ne cherchez pas à savoir la solution de l’énigme dès le début de votre lecture, l’auteur prend un malin plaisir à perdre le lecteur, un bonheur.

     

    avis sur Le livre de Johannes de Jorgen BrekkeBien que le livre soit vraiment bien documenté sur la naissance de l’autopsie, n’allez pas chercher l’existence d’un livre relié en peau humaine. On a certes relié des livres à l’aide de peau, mais jamais de peau humaine ! Cependant, l’auteur rend parfaitement compte des débuts de l’anatomie, les amphithéâtres où l’on pratiquait les dissections ou encore la manière dont on se procurait des cadavres, sont très bien décris. On ne s’ennuie pas pendant ces passages, car ils font partie intégrante du récit. L’auteur ne nous donne pas ces détails pour étaler sa science, mais pour rendre plus vivante son histoire.

    C’est la première fois que je lis un thriller qui ne soit ni américain ni français et pour tout vous dire c’est un enchantement. J’ai juste eu un peu de mal avec les noms, ben oui moi et la prononciation nordique, on n’est pas très ami. Une fois ce petit point négatif surmonté, c’est une lecture plaisir, pleine de frissons qui vous attend.

    Dès le premier chapitre, on est plongé dans l’horreur. Et plus les chapitres passent, plus l’on peste contre l’auteur qui, à chaque fin de chapitre, nous donne une péripétie et la laisse en suspens, tout ça pourquoi ? Pour attendre quelques pages supplémentaires, car il nous mène sur l’histoire d’autres personnages ! Autant dire que c’est le genre de livre que je lis très rapidement. L’auteur a vraiment bien aménagé le suspens, on ressent de la tension lorsque l’on lit. C’est ce qui en fait, selon moi, un bon thriller, hélas trop méconnu…

    Le livre de Johannes de Jorgen Brekke 2011


  • Avec cette lecture je cherchais avant tout un livre détente sans prises de tête et j'ai été servie !

    Je ne peux nier, ça se laisse très bien lire, il y a de l'action et globalement on ne s'ennuie pas. Mais. Mais ça démeure assez fade, l'intrigue est tirée par les cheveux, les personnages ne sont pas franchement attanchants et toute l'histoire reste très superficielle.

    L'enquête "policière" n'est pas du tout crédible et semble juste être présente parce qu'il fallait bien qu'il se passe quelque chose, etc.

    Je pense toutefois lire le tome 2 parce que j'ai souvent pu lire que le premier était le moins bon mais si ça ne s'améliore pas, j'abandonnerai la série là.


  • BD : Le train des orphelins, tome 3C’est avec le premier tome de cette saga que j’ai redécouvert le monde de la Bande dessinée, que j’avais déserté depuis bien longtemps et avec succès. Il en est de même ici.

    Pourquoi ?

    Tout d’abord, pour l’histoire, les personnages sont très attachants, on s’y attache, et on a peur pour ces enfants, on se demande ce qui a bien pu leur arriver, entre leur voyage en train vers l’ouest, dans les années vingt, et l’époque ou nous les retrouvons au début de l’album, dans les années 90. Si dans le premier cycle nous avons pu découvrir ce qu’il est advenu de Jim et sa petite soeur, ce dernier a perdu la trace de Joey. C’est donc avec plaisir que dans ce troisième album nous commençons à comprendre ce qu’il est advenu de lui.

    Joey tout comme Jim est hanté par le passé. Il est temps pour lui de repartir sur les traces de son frère.

    Ce que j’apprécie également dans cette Bande dessinée également, c’est le contexte historique, en effet, il permet d’éclairer le public sur une période assez sombre des Etats Unis, une période qu’en fait, je connaissais mal.

    Troisièmement, j’aime beaucoup les illustrations. Elles sont clairement lisibles, colorées. Bref tout ce que j’aime.

    En bref une bande dessinée instructive et des personnages attachants, une recette qui ne peut que fonctionner. Je vous la conseille vivement !

    Cette Bande dessinée a été publiée aux éditions Bamboo dans la collection Grand Angle en 2013.